1 La vérité au sujet de l’agriculture
Vous aider à faire des choix éclairés avec des réponses directes sur...
LA SALUBRITÉ
ET LA SÉCURITÉ
DES ALIMENTS
LA DURABILITÉ
ENVIRONNEMENTALE
LE BIEN-ÊTRE
ANIMAL
LA ROBOTIQUE
ET L’INNOVATION
VOTRE GUIDE SUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE AU CANADA
Sixième édition
Gratuit
Emportez-moi!
2 La vérité au sujet de l’agriculture
58
L’avenir des aliments et de l’agriculture
- �Changer les tendances des consommateurs
- La robotique, l’automatisation et les systèmes intelligents
-� L’électrification du matériel agricole
-� Produire son propre carburant et son engrais
-� Cultiver de la viande dans un bioréacteur
-� Vous êtes curieux d’en apprendre plus?
-� Affronter l’avenir… de manière durable
Table des matières
Chapitre 7 :
45
Les animaux de ferme
Le bétail et la volaille au Canada
- Les dindons et les poulets
- Les poules et les œufs
- Les vaches laitières, les veaux et les bovins
- Les porcs
- Les moutons, les chèvres et les animaux de garde
- Les bisons, les élans, les lapins et autres
- Les insectes sont aussi des animaux de ferme!
- L’engouement pour le miel
- Qu’en est-il de l’élevage des animaux à fourrure?
- Les fermes piscicoles
- Les chevaux
Élever humainement les animaux de ferme
- Pourquoi certains animaux canadiens sont-ils élevés en intérieur?
- Biosécurité
- Surveiller les étables à distance
- La génétique animale et l’élevage
- Quelles règles pour l’élevage des animaux de ferme?
- Désencornage, épointage et écaillage
- Trouver de meilleures manières d’élever le bétail
- Le transport du bétail
- Les incendies, les accidents et la première réponse
- Bien-être animal et droits des animaux. Quelle différence?
- Pénétrer dans les fermes sans y être autorisé
Chapitre 6 :
38
Les cultures et les plantes
- Les céréales et les oléagineux
- Les légumineuses et les protéines à base de plantes
- Des champignons toute l’année
- Les fruits et les légumes
- Cultiver en intérieur
- Les cultures médicinales et celles utilisées pour les cérémonies sacrées
- Des cultures canadiennes adaptées au climat canadien
- Variétés et cultures traditionnelles
- Les vins, les bières et autres boissons artisanales
- Le sirop d’érable — la culture canadienne par excellence
Chapitre 5 :
12
Coût des aliments, disponibilité et
alimentation locale
Les aspects économiques de l’alimentation
- Qu’est-ce que la sécurité alimentaire?
- Les accélérateurs de l’inflation alimentaire
- Le coût de la production alimentaire
- Le coût associé à l’achat des aliments
- L’insécurité alimentaire et la production alimentaire dans le Nord canadien
- Le rôle crucial des banques alimentaires
- Pourquoi certains aliments sont-ils plus chers que d’autres
Choix alimentaires, étiquetage et consommation locale
- Le luxe des choix alimentaires
-� Les aliments biologiques au Canada
- S’alimenter sainement
- Décoder les étiquettes des produits
- Aliments locaux, importations et kilomètres alimentaires
Les fermes et les agriculteurs canadiens
— qui produit nos aliments?
- En bref…
- L’agriculture au Canada
- Qui produit nos aliments?
- Le travail essentiel de l’agriculture
- Pénurie de main-d’œuvre et main-d’œuvre agricole internationale du Canada
- Agriculture et autres carrières en agriculture
- La santé mentale à la ferme
- Agriculture autochtone
- En fin de compte : nourrir les Canadiens de manière durable
20
L’agriculture durable, le changement
climatique et l’innovation
- Améliorer encore plus les pratiques de culture durable
- L’agriculture durable commence par le sol
- Cultiver sans travailler la terre : un pari gagnant à tous les coups
- L’agriculture régénérative
- Mesurer la quantité de carbone dans le sol
- Préserver la santé des sols grâce à la rotation des cultures
- Le bétail : un maillon important de la santé du sol
- Le fumier, le phosphore et l’eau
- Parlons des émissions
- Les prairies en voie de disparition du Canada
- En faire un peu plus pour la faune
- Question courante : Qu’en est-il de la santé des pollinisateurs?
- L’agriculture et l’utilisation de l’eau
- Le gaspillage alimentaire
- Qu’en est-il du plastique et des emballages?
- Une agriculture durable avec une boîte à outils technologique
32
Produire des aliments sains et salubres
- Les règles en matière de salubrité des aliments à la ferme
- Garder les animaux de ferme en bonne santé
- Une santé unique : À la croisée de la santé animale et humaine
- Les antibiotiques et la résistance
- Que sont les résidus de médicaments?
- La vérité crue sur le lait cru
- Les maladies d’origine alimentaire
- Les hormones, le bétail et la viande
- Et les pesticides?
- OGM, sélection végétale et génie génétique
- Une sélection végétale plus rapide pour une production alimentaire plus
durable
Chapitre 1 :
Chapitre 2 :
Chapitre 3 :
Chapitre 4 :
Les photos figurant dans ce livret sont celles de fermes
canadiennes et de fermiers canadiens. Bon nombre
d’entre elles ont remporté le concours de photos
agricoles de Farm & Food Care Canada 2023. Les
crédits photographiques sont indiqués, le cas échéant.
Les sources, lorsqu’elles sont indiquées, sont
disponibles dans la version en ligne de cette
publication à www.RealDirtonFarming.ca.
Crédits photographiques de la page de couverture :
Samantha Kennedy, JoAnne Maurier
Crédits photographiques de la couverture arrière :
Hailey Rast, Lauren Miller, BC Ag Council
Kelly De Bruyn
Cher lecteur, chère lectrice,
La nourriture, c’est la vie. C’est un lien qui nous unit tous, quel
que soit notre âge, notre origine ou l’endroit où nous vivons au
pays. D’un océan à l’autre, les Canadiens accordent une grande
importance à leur nourriture et à son origine, et des gens de
partout au Canada nous expliquent qu’ils souhaitent en savoir plus
à ce sujet.
De la sécurité alimentaire, en passant par l’environnement et le
traitement des animaux de ferme, les Canadiens souhaitent en
savoir plus sur la façon dont les aliments passent de la ferme à leur
assiette.
En même temps, les gens se soucient du coût de la nourriture, du
changement climatique, de la durabilité et des soins de santé. Ce
sont des sujets qui préoccupent également les agriculteurs, et
nous examinons ici les grands problèmes auxquels notre société
est confrontée et leur lien avec l’alimentation et l’agriculture.
Dans cette publication, nous répondons à vos questions que vous
vous posez sur nos aliments, leur origine et sur ce que nous faisons
pour produire des aliments durables, salubres et sûrs.
Pour ce faire, nous nous appuyons sur les connaissances et le
soutien d’un large éventail de professionnels experts en bien-être
animal, en santé végétale et en production alimentaire. Ensemble,
nous travaillons non seulement pour produire la meilleure
nourriture possible, mais aussi pour rechercher constamment des
moyens de faire les choses encore mieux.
Nous sommes fiers de l’histoire de l’alimentation et de l’agriculture
du Canada et nous vous remercions pour votre intérêt à en
apprendre davantage à ce sujet.
Cordialement,
Les agriculteurs et producteurs du Canada
La vérité au sujet de l’agriculture 3
LES FERMES ET LES AGRICULTEURS CANADIENS
— QUI PRODUIT NOS ALIMENTS?
Les aliments et l’agriculture : voilà deux sujets
importants au Canada. En termes simples, les fermes
nous fournissent des aliments, du carburant, des fibres,
des fleurs… et des emplois.
Les Canadiens dépendent non seulement des agriculteurs pour produire les aliments
qu’ils consomment, mais l’agriculture et l’industrie agroalimentaire donnent du travail à
plus de 2,1 millions de personnes1. Un emploi canadien sur neuf est directement lié à ce
secteur qui a généré 134,9 milliards de dollars2 pour notre économie en 2021 : c’est un
moteur central de la croissance économique.
Ce à quoi ressemble l’agriculture et sa signification dépend toutefois de l’endroit où
vous vivez au Canada. Les agriculteurs d’un océan à l’autre élèvent différentes espèces
d’animaux et de volailles et ils cultivent différents produits selon le climat et les sols de
leur région.
Une petite parcelle de terre très fertile dans une région au climat doux peut permettre de
cultiver des légumes spécialisés uniques, par exemple, tandis qu’une grande exploitation
de 5000 acres dans une région plus au nord avec un sol plus pauvre convient mieux aux
animaux de pâturage.
Cette diversité signifie que les fermes canadiennes sont de tous types et de toutes tailles,
des petits vergers et vignobles aux grandes fermes céréalières et élevages de bétail,
mais toutes produisent de la nourriture, du carburant, des fibres, des fleurs et bien plus
encore. Aujourd’hui, la plupart des agriculteurs se spécialisent dans un type de culture,
comme les légumes en serre, les champignons, la production laitière ou d’œufs.
CHAPITRE 1
Les fermes canadiennes nourrissent la planète : Nous sommes le
cinquième plus grand exportateur de produits agricoles et agroalimentaires
du monde11, notamment :
des produits de l’érable
(sirop et sucre d’érable)12
75 %
de l’avoine au monde (plus
grand exportateur mondial)13
38 %
de la moutarde au monde
(plus grand exportateur
mondial)14
29 %
des légumineuses au
monde (plus grand expor-
tateur mondial de lentilles
et de pois)15
28%
du canola au monde
(plus grand exportateur et
producteur mondial)16
27%
des graines de lin au monde
(deuxième plus grand
exportateur mondial)17
15%
4 La vérité au sujet de l’agriculture
Lori Gasper
Lori Gasper
Les fermes disparaissent plus lentement qu’avant : Lors
du plus récent recensement, le nombre de fermes au Canada a
diminué de seulement 1,9 pour cent et se monte à 189 8747, par
rapport aux 193 492 fermes recensées en 20168. Il s’agit de la
baisse la moins importante en 25 ans.9
Les fermes sont variées10: L’Ontario compte le plus grand
nombre de fermes, mais elles sont plus grandes en Saskatchewan;
la Colombie-Britannique, par contre, compte le plus grand nombre
de petites exploitations (moins de 10 000 $ de revenu annuel brut
chaque). Dans les fermes canadiennes, on cultive et on élève de
tout : du bétail, en passant par la volaille et le buffle d’eau, les
céréales, les légumineuses, les fruits, les légumes, les noix, les
herbes, les fleurs, et bien plus encore.
Combien représente un acre?
150 voitures garées sur une place,
16 courts de tennis5, ou 1032 lits
très grands6
En bref…
Une affaire de famille : 97 % des
exploitations du Canada sont détenues et
gérées en famille3.
Les fermes d’aujourd’hui sont plus
grandes que celles d’antan : La taille moy-
enne de l’exploitation agricole a doublé au cours
des 50 dernières années, car la technologie aide
les agriculteurs à gérer des exploitations plus
importantes4. En 2021, la taille de l’exploitation
agricole canadienne moyenne était de 809 acres.
Chaque aspect de
l’agriculture est
important.
La vérité au sujet de l’agriculture 5
�La Colombie-
Britannique produit
environ 95 pour cent
des cerises douces du
Canada.
�La Nouvelle-
Écosse compte le
plus grand nombre
de visons au
Canada.20
�L’Alberta est le
chef de file de la
production bovine au
Canada, abritant 44
pour cent des bovins
de boucherie du
pays26.
�La Saskatchewan est
connue comme le grenier
du Canada, produisant plus
de céréales, d’oléagineux et
de légumineuses que toute
autre province, comme le
canola, le blé de printemps,
l’avoine et les lentilles.25
�Le Manitoba compte
le plus grand nombre
de jeunes agriculteurs
au Canada, âgés de
moins de 35 ans24.
�Dans le Nord, les
chevaux et autres équidés
constituent le principal
type d’exploitation agricole
au Yukon et dans les
Territoires du Nord-
Ouest.27
Les fermes de
légumes et de melons
représentent la plus
grande part des fermes
à Terre-Neuve-et-
Labrador18.
�Le Québec
compte plus de
porcs et plus de
vaches laitières que
toute autre province
du Canada22.
L’Ontario compte le
plus grand nombre de
fermes au Canada et est le
plus grand producteur de
soja, de maïs-grain et de
produits de serre23.
L’Île-du-Prince-
Édouard est le chef de
file en matière de pommes
de terre au Canada,
cultivant plus de 100
variétés consommées
par les gens du
monde entier.19
�Le Nouveau-
Brunswick est
connu pour son
sirop d’érable et ses
bleuets nains21.
L’agriculture au Canada
La grande diversité de l’agriculture canadienne fait du Canada un chef de file mondial en matière de production alimentaire. Il s’agit d’un
grand pays — le deuxième plus grand au monde — et les types de fermes que nous possédons varient d’un océan à l’autre en fonction de la
géographie et du notre climat. Voici un aperçu de ce à quoi ressemble l’agriculture au pays :
Créer un système alimentaire durable
et équitable
Les exploitations agricoles doivent être économiquement
et écologiquement durables pour survivre. Emily Robb,
étudiante en agroécologie à l’Université du Manitoba et
assistante de recherche à Agriculture et Agroalimentaire
Canada (AAC), aide les agriculteurs à assurer la viabilité de
leurs entreprises sur le long terme.
« Mes grands-parents étaient des Canadiens de première et
deuxième générations qui possédaient une ferme mixte de
bétail et de céréales près de Brandon. C’était ma garderie.
Leur ferme n’était pas très loin de là où vivait ma famille.
J’ai essayé différentes choses comme l’art et l’ingénierie,
mais je n’ai pas vraiment compris avant peut-être la
septième ou la huitième année quels étaient réellement
mes centres d’intérêt », explique Emily, qui ajoute que
son intérêt pour l’agriculture s’est vraiment développé en
participant à des expo-sciences dans le cadre des 4-H.
« L’agroécologie se définit de nombreuses manières.
Pour moi, il s’agit de distribuer de manière éthique les
connaissances aux agriculteurs, de garantir que l’agriculture
soit économiquement et écologiquement saine, et de créer
un système alimentaire durable sur le plan environnemental,
économique et équitable. »
Actuellement à mi-chemin de son programme d’études de
quatre ans, Emily passe ses étés à aider les chercheurs
et les agriculteurs d’AAC à identifier, remédier et prévenir
les maladies dans les cultures. Elle aide également au
laboratoire, analyse les récoltes et les autres matériaux
recueillis sur le terrain. Ce travail l’amène dans toutes les
régions du Manitoba, où elle recueille des échantillons,
détecte les problèmes dans de nombreuses cultures
différentes et rassemble des données pour une gamme de
projets de recherche.
« J’attends avec impatience que chaque jour soit un
nouveau défi. Je collabore et communique avec différents
producteurs. C’est toujours un domaine, une situation et une
entreprise différents, donc je dois rester sur mes gardes »,
explique-t-elle.
« Chaque aspect de l’agriculture est important. L’agriculture
ne se compose pas uniquement d’agriculteurs. Ce sont
les scientifiques de l’alimentation, les sélectionneurs de
plantes et littéralement tout le reste. J’ai l’impression que
beaucoup de gens ne savent pas à quel point l’agriculture
est diversifiée et variée, ni combien d’emplois y sont
liés d’une manière ou d’une autre. Nous travaillons tous
ensemble dans un réseau interdépendant. C’est ce qui fait
tourner la machine. »
Emily Robb
étudiante en agroécologie,
Université du Manitoba
Qui produit nos aliments?
Moins de 2 % des fermes canadiennes et les personnes qui s’en occupent et y travaillent
vieillissent. En fait, l’âge moyen des agriculteurs canadiens a atteint 56 ans en 2021 . Cependant,
les exploitations agricoles sont également de plus en plus grandes et la technologie permet de
produire beaucoup plus facilement la même quantité — voire plus — de nourriture que par le
passé. Vous en apprendrez davantage sur la technologie utilisée dans l’agriculture aujourd’hui au
chapitre 7.
Les jeunes agriculteurs au Canada sont ceux de moins de 35 ans. De nombreux jeunes agriculteurs
complètent leurs revenus agricoles avec d’autres emplois dans la gestion, les affaires, la finance,
le commerce, la santé, l’éducation ou les ressources naturelles et les emplois liés à l’agriculture.
La part de leurs revenus provenant de ces activités et qui contribue à l’entreprise agricole varie
grandement par type de ferme, ce qui reflète la taille et la profitabilité des activités agricoles, le
caractère saisonnier de la production et les opportunités de travail hors de la ferme.
.
6 La vérité au sujet de l’agriculture
Les femmes et l’agriculture29
En 2021, le nombre d’agricultrices au Canada
a augmenté pour la première fois en 30 ans.
Selon les dernières données du Recensement de
l’agriculture, près de 80 000 — soit environ 30
pour cent — des agriculteurs du Canada sont
des femmes, contre 28,7 pour cent en 201630,
et 25 pour cent en 199631. Cela s’explique
entièrement par le fait que de plus en plus de
femmes décident d’exploiter leur propre ferme
plutôt qu’avec leur famille ou des partenaires
commerciaux — les femmes qui élèvent du bétail ou cultivent des céréales et
des oléagineux sont en tête en Alberta et en Saskatchewan32. Cependant, près de
la moitié des agricultrices du Canada travaillent également hors de la ferme pour
compléter leurs revenus, 57,7 pour cent d’entre elles consacrant 30 heures ou
plus à un emploi externe.
Où sont les agricultrices du Canada?
La Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario comptent le plus grand nombre
d’agricultrices33, mais c’est dans le Nord que l’on trouve la plus forte proportion
d’agricultrices (43,3 %)34. Les élevages de moutons et de chèvres sont plus
susceptibles d’être gérés par des femmes35. De nombreuses femmes travaillant
dans l’agriculture ont été inscrites au Temple canadien de la renommée agricole
pour saluer leurs contributions exceptionnelles à ce secteur.
L’agriculture aux Nations Unies
Les défis auxquels est confrontée la production alimentaire sont aussi
multiples et divers que les agriculteurs. Il en va de même pour les
combustibles, les aliments, les fibres et les produits ornementaux qu’ils
cultivent. Mary Robinson travaille avec sa famille dans leur ferme de
l’Île-du-Prince-Édouard et dans plusieurs entreprises agricoles, tout en
représentant également les agriculteurs d’Amérique du Nord en tant que
vice-présidente de l’Organisation mondiale des agriculteurs (WFO).
Avec des membres du monde entier, la mission de la WFO est de
représenter la voix des agriculteurs sur la scène mondiale. Cet organisme
donne des idées aux décideurs politiques concernant un large éventail
de questions, telles que la durabilité, la nutrition et les différents défis
de l’agriculture dans différentes régions du monde. L’objectif global
est de créer les conditions nécessaires à l’adoption de politiques et de
programmes susceptibles d’améliorer l’environnement économique et
les moyens de subsistance des agriculteurs et des communautés rurales,
et ainsi de renforcer la contribution de l’agriculture à la résolution des
défis communs.
Mme Robinson a été membre du conseil d’administration de la WFO
après avoir représenté la communauté agricole par l’intermédiaire
d’autres organismes, notamment en tant que première femme présidente
de la Fédération canadienne de l’agriculture.
« En fin de compte, je veux soutenir le secteur agricole tout en continuant
à travailler dans les entreprises agricoles de ma famille », déclare-t-elle.
« L’une des choses les plus importantes que j’ai pu constater grâce
à la WFO, c’est la manière dont les agriculteurs des pays en voie de
développement gèrent leurs défis. Certains des gains les plus importants
pour ces agriculteurs, y compris dans certaines zones où ils [exercent]
une agriculture de subsistance, peuvent être reconnus en aidant les
gens à adopter la technologie. Cela n’a pas besoin d’être sophistiqué
non plus — cela peut être aussi simple qu’une meilleure manipulation
des semences ou une meilleure utilisation des engrais pour aider à
augmenter les rendements et la qualité. De telles choses peuvent
apporter des améliorations tangibles et significatives à la qualité de vie
des gens. »
Mme Robinson réitère que la WFO a une « approche mondiale axée sur
les agriculteurs », ajoutant qu’elle apprécie le privilège d’être membre du
conseil d’administration de la WFO responsable des relations avec les
Nations Unies et les agences des Nations Unies à New York.
Les fermes canadiennes sont définies par les
familles
Au Canada, l’agriculture est une question de famille. De nombreuses fermes se
transmettent d’une génération à l’autre grâce à un processus qu’on appelle la
« transition ». Les propriétaires d’exploitations agricoles travaillent souvent avec
leurs enfants et petits-enfants dans les entreprises familiales — et certaines fermes
au Canada abritent maintenant dix générations ou plus de la même famille.
Une ferme peut-elle être à la fois une ferme familiale et une société par actions?
Oui! Comme c’est le cas pour de nombreuses entreprises canadiennes, certaines
familles d’agriculteurs ont opté pour incorporer leur ferme. Cette entité est une
entreprise, ou a une structure de propriété, mais cela n’a rien à voir avec la grandeur
de la ferme, ou comment on y prend soin des animaux ou des cultures. Selon le
recensement de l’agriculture de 2021,
22,8 % des fermes canadiennes sont
des sociétés familiales (seulement
2,4 % des exploitations agricoles
incorporées ne le sont pas)36.
Mary Robinson
23 %
Canadian Federation of Agriculture
Fermes
familiales
Lori Gasper
Lauren Miller
La vérité au sujet de l’agriculture 7
La main-d’œuvre joue un rôle important dans l’économie de
la production alimentaire et, comme dans d’autres entreprises,
les agriculteurs doivent souvent embaucher des personnes
supplémentaires en dehors de leur famille pour les aider à tout
faire. La technologie et le matériel facilitent certains travaux,
mais les personnes sont encore la partie la plus importante de
la production agricole.
Les emplois agricoles ne ressemblent pas aux autres emplois.
Les vaches doivent être traites tous les jours; les porcs, les
volailles et autres animaux de ferme doivent être nourris et les
récoltes doivent être récoltées. Les fruits et les légumes, en
particulier, doivent être récoltés quand ils sont mûrs sinon,
ils perdront leur goût et leurs qualités, ou pire, ils finiront tout
simplement par pourrir dans les champs.
Ce défi signifie que les agriculteurs et les employés agricoles
ne travaillent pas selon la journée traditionnelle de huit heures.
Comme d’autres travailleurs essentiels de notre société, ils
travailleront le soir, la nuit et le week-end, dans toutes sortes
de conditions météorologiques, pour s’assurer que leurs
animaux et leurs cultures sont pris en charge.
La pénurie de travailleurs et la
main-d’œuvre agricole internationale
du Canada
Comme dans de nombreuses industries au pays, une grave pénurie de travailleurs frappe
les fermes canadiennes. Même si les agriculteurs s’efforcent de pourvoir leurs emplois
agricoles vacants avec des travailleurs locaux ou canadiens, il n’y a tout simplement pas
suffisamment de travailleurs disponibles pour le faire. C’est pourquoi les agriculteurs
canadiens se tournent également vers des travailleurs agricoles étrangers saisonniers et
temporaires pour les aider à cultiver nos aliments.
Bien qu’il y ait des travailleurs agricoles internationaux dans de nombreux types de fermes
canadiennes, ce sont surtout les producteurs de fruits et légumes qui comptent sur eux
pour les aider à planter, gérer et récolter leurs cultures. Étant donné que de nombreux
fruits et légumes s’abîment facilement, ils doivent être plantés, cueillis et entretenus à la
main. Les équipements automatisés commencent à être disponibles pour des tâches telles
que la cueillette des fraises, la récolte des champignons et le désherbage ou la détection
des ravageurs et des maladies, mais ils restent assez coûteux et ne sont pas encore
largement disponibles.
Les emplois de l’agriculture dans
les écoles de Terre-Neuve et du
Labrador
La majorité des Canadiens vivent en milieu urbain, loin
des fermes, et ignorent donc comment leurs aliments
sont produits. C’est pourquoi Chelsea Foley, membre
de la Fédération de l’agriculture de Terre-Neuve et du
Labrador et coordonnatrice d’Agriculture en classe de
la province, estime qu’il est essentiel d’intégrer des
informations sur l’agriculture canadienne dans les
programmes scolaires.
Mme Foley coordonne Agriculture en classe dans
la province la plus à l’est du Canada; il s’agit d’un
programme national qui jette une passerelle entre
les jeunes et l’agriculture grâce à des programmes
éducatifs pratiques et engageants. « J’ai toujours su
que je voulais travailler avec les jeunes. J’ai étudié le
développement de l’enfant et la psychologie à l’école,
ce qui m’a conduit vers les études communautaires »,
explique-t-elle.
« Depuis, j’ai développé une passion pour l’agriculture
et j’éprouve de la joie à partager les histoires culinaires
des personnes qui mettent la nourriture dans nos
assiettes. Le secteur agricole canadien m’a incitée à
faire attention à l’origine de mes aliments, et je sais que
les programmes d’Agriculture en classe ont également
inspiré les étudiants et les enseignants. »
Agriculture en classe offre des programmes allant de la
maternelle à la 12e année. Alors que les programmes
destinés aux jeunes enfants leur permettent d’ap-
prendre — et de cultiver — différentes cultures, les
cohortes plus âgées découvrent l’étendue et la diversité
des carrières qu’offre le secteur agricole.
« Notre programme Petits pouces verts s’adresse
aux élèves de la troisième à la sixième année et leur
permet de cultiver des plantes comme des concombres,
des tomates et d’autres cultures d’intérieur. Notre
programme Petites germina-pousses pour les classes
de la maternelle à la deuxième année se concentre sur
les micropousses, les tournesols et le sarrasin — des
choses qui poussent un peu plus vite », explique Mme
Foley. Elle ajoute que l’idée est d’offrir une expérience
d’apprentissage et de renforcer le sentiment d’accom-
plissement. Elle a également l’occasion unique de
travailler sur le programme avec sa mère, Maureen, qui
est maintenant le plus important au Canada.
Trouver des opportunités au sein du programme pour les
étudiants plus âgés peut être plus un défi. Cependant,
Mme Foley affirme qu’Agriculture en classe a réussi à
associer les matières agricoles aux matières de nutri-
tion, de sciences et même d’études sociales.
« Une grande partie de ces activités visent à amener
les gens à réfléchir à l’agriculture et à découvrir des
opportunités diverses et passionnantes dans ce do-
maine. Pédologues, phytologues, vétérinaires — nous
sensibilisons et formons la prochaine génération de
consommateurs informés. »
Chelsea Foley
Le travail essentiel de l’agriculture
supplied
Travailler au Canada pour
subvenir aux besoins de sa
famille
Peta Gay Bennett vient de la Jamaïque au Canada
depuis environ cinq ans maintenant dans le cadre du
Programme des travailleurs agricoles saisonniers.
Elle a commencé en Nouvelle-Écosse en 2019 avant
de déménager en Ontario.
Elle classe et emballe les asperges. Elle nous
a expliqué qu’elle était venue au Canada pour
améliorer sa vie et celle de sa famille. « J’ai deux
enfants. Ils sont de retour à la maison avec leur
grand-mère, leur père et leurs tantes. Ma fille a cinq
ans et mon fils deux ans. C’est difficile de les quitter
quand ils sont encore si jeunes. »
Elle communique tous les jours avec sa famille par
appels vidéo. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle
aimerait que les Canadiens sachent sur elle et ses
collègues, elle a répondu : « Les Canadiens devraient
savoir que nous sommes des gens qui travaillent
fort. Nous travaillons vraiment fort. Une fois que
nous avons réfléchi à quelque chose, on y parvient. »
8 La vérité au sujet de l’agriculture
Peta Gay Bennett
Travailleuse saisonnière
Les travailleurs agricoles internationaux (souvent
appelés travailleurs migrants) qui viennent
légalement au Canada peuvent travailler ici
grâce à deux programmes réglementés par le
gouvernement : le Programme des travailleurs
agricoles saisonniers (PTAS) ou le volet agricole
du programme canadien des travailleurs
étrangers temporaires (TET). En 2022, plus de
70 000 travailleurs sont venus au Canada grâce à
ces programmes pour travailler dans des fermes
canadiennes37.
Le PTAS a démarré au Canada en 1966 lorsque
264 travailleurs jamaïcains sont arrivés en
Ontario pour aider à récolter les pommes.
Aujourd’hui, le programme approuvé par le
gouvernement est ouvert aux travailleurs du
Mexique, de la Jamaïque, de Trinité-et-Tobago,
de la Barbade et des îles des Caraïbes orientales;
ceux qui viennent au Canada travaillent pendant
une période définie avant de rentrer chez eux
pour l’hiver.
Les travailleurs qui viennent au Canada dans le
cadre du programme agricole du TET resteront
toute l’année pendant une période allant jusqu’à
deux ans, avant de rentrer chez eux ou de
demander le renouvellement de leur permis de
travail pour rester au Canada plus longtemps.
Ils viennent de nombreux pays différents, dont
la Thaïlande, le Vietnam, les Philippines et le
Guatemala.
Cependant, quel que soit le programme qui les
aide à venir ici, ces travailleurs ont les mêmes
droits et privilèges que les travailleurs canadiens,
et leurs employeurs ont les mêmes obligations et
responsabilités qu’ils ont envers leurs employés
canadiens. Ce devoir comprend le salaire
minimum; la couverture d’assurance contre les
accidents du travail et protection de la sécurité; et
l’accès aux soins de santé, à l’assurance-emploi
et au Régime de pensions du Canada.
Il est courant que de nombreux travailleurs
reviennent année après année dans la même
ferme, où leur expérience et leurs compétences
en font des membres appréciés de l’entreprise.
Avec l’argent qu’ils gagnent au Canada, les
travailleurs soutiennent leur famille et leurs
communautés chez eux. Il existe de nombreux
exemples de travailleurs qui ont pu établir
des fermes et des entreprises dans leur pays
d’origine, créer des emplois locaux et payer les
études de leurs enfants grâce à leur emploi au
Canada.
Rencontrez-en quelques-uns à
www.MoreThanaMigrantWorker.ca : ils y
témoignent dans leurs propres mots.
En dehors des programmes PTAS et TET
fortement réglementés, il existe également un
troisième segment de travailleurs migrants qui
sont sans papiers et n’ont donc pas de permis
de travail légal. Leur statut précaire les rend
vulnérables aux mauvais traitements, quel que
soit le secteur dans lequel ils travaillent. Les
gouvernements fédéral et provinciaux ont fait de
la prévention de l’exploitation de ces personnes
sans papiers une priorité qui bénéficie du plein
soutien du secteur agricole.
La main-d’œuvre agricole internationale du Canada
70 000
TRAVAILLEURS
www.MoreThanaMigrantWorker.ca
La santé mentale à la ferme
L’agriculture est un travail gratifiant, mais peut aussi être incroyablement difficile. Le stress
lié aux conditions météorologiques, aux insécurités du marché, aux perceptions changeantes
du public, aux menaces des maladies et des insectes nuisibles, aux menaces des activistes et
bien plus encore peuvent avoir un impact sur la santé mentale des agriculteurs.
Les agriculteurs et leur famille travaillent souvent seuls pendant de longues heures et les
exploitations, de par leur nature, sont souvent situées dans des régions rurales et isolées.
Cet aspect accélère le sentiment d’isolement et d’absence de soutien.
La recherche portant sur la santé mentale des agriculteurs canadiens a démontré que :
Heureusement, on prend de plus en plus conscience du problème, grâce à des groupes
comme la Fondation Do More Ag, un organisme de bienfaisance national axé sur la santé
mentale dans le secteur agricole au Canada, et le nouveau Canadian Centre for Agricultural
Wellbeing42 dirige des recherches et élabore des programmes et des formations pour aborder
le bien-être des agriculteurs à l’échelle nationale.
La vérité au sujet de l’agriculture 9
Soutenir la santé mentale des
agriculteurs
L’agriculture peut être une activité unique et enrichissante,
mais elle peut aussi être très stressante. En effet, les données
sur la santé mentale montrent que l’anxiété, la dépression et
d’autres troubles psychologiques sont plus fréquents chez les
agriculteurs que dans de nombreuses autres professions et
groupes démographiques.
Cependant, les ressources destinées à aider les agriculteurs
à gérer leur santé mentale n’ont pas toujours été disponibles
ni efficaces. La chercheuse en épidémiologie, la Dre Briana
Hagen, s’efforce de changer cela grâce au Canadian Centre
for Agriculture Well-Being (www.ccaw.ca).
« J’ai découvert que les gens du secteur agricole sont très
déterminés et résilients, et que je possédais un ensemble
de compétences qui pourraient vraiment être utiles dans un
endroit où il n’y avait pas beaucoup de ressources », explique-
t-elle.
Que ce soit pour des raisons pratiques, telles que la distance
par rapport aux conseillers ou le temps disponible, les
agriculteurs ont toujours été incapables d’accéder à de l’aide
lorsqu’ils en avaient besoin. Lorsqu’ils demandent de l’aide,
les solutions qui leur sont proposées ne tiennent souvent
pas compte du fonctionnement des entreprises agricoles. Si
un conseiller vous dit : « Je veux que vous vous éloigniez de
vos vaches laitières pendant deux semaines », ce n’est tout
simplement pas possible.
L’organisation de la docteure Hagen met au point des
services de santé mentale spécialement adaptés à la culture
et aux réalités opérationnelles de la communauté agricole
canadienne. À ce jour, ils ont remporté beaucoup de succès
en partageant des cours de formation et des ressources
éducatives en matière de santé mentale, ainsi qu’en
sensibilisant à l’importance de la santé mentale.
« Nous commençons à voir les gens prendre les choses en
main dans leur communauté. Les connaissances en matière
de santé mentale font également partie des programmes
d’études des écoles d’agriculture, ce qui constitue un énorme
succès », explique-t-elle encore.
« L’agriculture est une profession stressante et elle est
uniquement liée à la vie d’une personne. C’est un métier où
il n’y a pas beaucoup de distinction entre ce que vous faites
et qui vous êtes. Nous devons créer et fournir des services
de santé mentale conçus pour les personnes qui vont nous
nourrir. »
Briana Hagen
Se lancer dans l’agriculture
Il peut être difficile pour les gens de se lancer dans l’agriculture s’il n’y a pas d’entreprise
agricole à reprendre dans la famille. Le coût des terres, de l’équipement et du bétail est élevé,
les nouveaux agriculteurs doivent donc faire preuve de créativité s’ils veulent concrétiser
leur rêve agricole. Bon nombre d’entre eux se tournent vers les produits de spécialité, des
opportunités locales, les ventes directes aux consommateurs, ou vers les marchés de niche
qu’ils peuvent approvisionner pour se différencier sur le marché.
La plupart des nouveaux agriculteurs commencent par louer ou acheter des petites parcelles
de terrain et reçoivent l’aide de leurs amis, voisins, membres de leur famille, tout en
travaillant aussi en dehors de la ferme. Certains d’entre eux établissent des partenariats
uniques avec des agriculteurs établis qui n’ont pas d’enfants et qui pourraient vouloir
reprendre l’entreprise agricole, par exemple.
Des programmes spéciaux ont également été mis en place par le gouvernement et les
entreprises pour aider les jeunes, les femmes, les nouveaux Canadiens et les minorités
à démarrer ou à développer des entreprises agricoles40.
Travailler dans l’agriculture, c’est bien plus que
de cultiver des aliments, ou élever du bétail. Un
emploi canadien sur neuf est lié à l’agriculture38.
Des communications, en passant par
l’ingénierie, l’économie et les sciences animales,
le tourisme, la robotique et l’environnement…
les opportunités professionnelles sont illimitées.
Beaucoup plus d’emplois sont disponibles
dans l’ensemble du secteur agricole canadien
— pas seulement dans les fermes — qu’il n’y
a de personnes pour les occuper. On estime
que l’industrie pourrait manquer de 123 000
travailleurs d’ici 202939.
Agriculture en classe Canada et ses organismes
provinciaux membres au pays travaillent
pour présenter ces diverses opportunités
professionnelles aux étudiants, et cela afin de
soutenir la viabilité du secteur sur le long terme.
Lisez les profils professionnels de ce livret
pour découvrir les diverses options offertes aux
nouveaux diplômés.
Les carrières dans l’agriculture ne se font pas seulement à la ferme
75 %
des agriculteurs ont
des niveaux de stress
moyens à élevés
68 %
des agriculteurs sont
plus sensibles au
stress chronique que la
population générale
58 %
des agriculteurs
répondent aux critères
d’anxiété41
Lyndsay Berry
supplied
Partager les racines alimentaires
autochtones
L’histoire alimentaire de la Saskatchewan est longue
et diversifiée. Jodi Robson, cheffe des Premières
Nations et influenceuse culinaire basée à Regina,
aime partager son histoire culturelle en mettant en
lumière de nouvelles versions des traditions culinaires
traditionnelles de la Saskatchewan.
Membre de la Première Nation Okanese, le style
culinaire de Jodi est décrit comme à la fois rustique et
expérimental. Elle a été finaliste de la troisième saison
de l’émission Great Canadian Baking Show de CBC;
elle est revenue pour l’émission spéciale pour les fêtes
de la série dans la saison cinq et elle met activement
en valeur sa passion pour la nourriture, la famille et sa
culture autochtone grâce aux médias sociaux.
« Je joue plusieurs rôles : je suis cuisinière locale,
inventeuse de recettes et je fournis du contenu pour les
ressources en ligne. Je suis également co-animatrice
d’une émission culinaire intitulée “Big Heart, Small
Town”, dans laquelle je voyage dans toute la province
avec un “Saskatchewander” et je visite les régions
rurales pour en apprendre davantage sur la recherche
de nourriture, la chasse et la pêche », explique Jodi.
« Je suis une femme crie Nakota. Je peux apporter
une partie de mes connaissances culturelles à ces
communautés. Nous préparons un grand repas pour
nous asseoir et partager nos connaissances. »
Certains des aliments et ingrédients traditionnels
préférés de Jodi proviennent des régions boréales de
la Saskatchewan. Mais alors que les œufs de canard,
les champignons, les baies, la sève d’écorce de
bouleau, le riz sauvage et de nombreux autres produits
étaient traditionnellement récoltés dans des paysages
sauvages, le développement urbain, industriel et
agricole fait qu’elle trouve de nombreux produits de ce
type dans la communauté agricole de la Saskatchewan.
« Je compte sur les producteurs locaux pour un
grand nombre de ces ingrédients à mesure que
les communautés se développent et que les villes
s’agrandissent. Cela me facilite la tâche à bien des
égards, et nous travaillons toujours avec les aliments
plus traditionnels auxquels nous sommes habitués »,
explique-t-elle.
« J’apprécie la vaste gamme de produits à ma
disposition qui n’aurait pas existé auparavant. J’aime
beaucoup travailler avec des produits du cœur de la
forêt boréale comme les champignons et le riz sauvage.
Ils honorent cette méthode traditionnelle de collecte et
de traitement des produits. Ce sont des articles dont
la préparation prendrait beaucoup de temps, mais qui
sont fantastiques à utiliser pour n’importe quel plat. »
Lorsqu’elle ne cuisine pas ou ne partage pas
ses connaissances avec ses adeptes et d’autres
communautés, Jodi aime passer du temps avec son
mari et ses deux enfants. Ils suivent activement les
Roughriders de la Saskatchewan, aiment le plein air et
sont même à la tête de
« Sask & Destroy » — le chapitre officiel des fans
de la Saskatchewan pour les géants du heavy metal,
Metallica.
10 La vérité au sujet de l’agriculture
Agriculture autochtone
Les Autochtones entretiennent un lien important avec la terre. Ils récoltaient des
plantes et élevaient des animaux pour la médecine traditionnelle et s’alimenter bien
avant que les colons n’arrivent à l’endroit qui s’appelle dorénavant le Canada.
En plus des défis auxquels sont confrontés tous les agriculteurs, les agriculteurs
autochtones peuvent rencontrer des obstacles associés à la colonisation, comme
des systèmes réglementaires, notamment la Loi sur les Indiens, ainsi que des
facteurs naturels et géographiques.
Près de 80 % des agriculteurs autochtones s’identifient comme Métis, et la ma-
jorité d’entre eux travaillent la terre en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Un
peu plus d’un quart s’identifie en tant que Première nation et la plupart travaillent
en Colombie-Britannique, en Ontario et en Alberta.
• Denombreuxfermiersmétisélèventdubétailoucultiventdesproduitsde
spécialité, comme les fourrages, les betteraves à sucre, le chanvre, le houblon,
les herbes et les épices
• Lesagriculteursautochtonesontplustendanceàêtredesfemmes,parrapport
aux agriculteurs non autochtones.43
Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture a créé un comité
consultatif sur l’agriculture autochtone pour aider à développer des recherches et
des programmes visant à promouvoir la participation autochtone dans tous les
domaines de l’agriculture.
Saviez-vous...que les Peuples
autochtones ont développé un système de
plantation connu sous le nom des « Trois sœurs »,
où les haricots, le maïs et les courges sont
plantés côte à côte? Les haricots fixent le
nitrogène dans le sol; les tiges de maïs jouent
le rôle de treillis pour les haricots; et les feuilles
de courges offrent une couverture pour le sol qui
empêche les mauvaises herbes de pousser et
conservent l’eau.
Pour les Autochtones, l’agriculture représente davantage que
la seule production d’aliments à consommer ou à exporter,
poursuit M. Worme. L’aliment est un remède. En menant
nos propres activités au sein du secteur agricole, nos
communautés reconquièrent des parties importantes de leur
passé, améliorent la sécurité alimentaire et renforcent l’avenir
économique de leurs membres.
- Dale Worme, président, Comité consultatif sur l’agriculture
autochtone du CCRHA44
Jodi Robson
Wes Klages
supplied